Vérification en cours pour Duality...

Une fois entrée dans la pièce, je vis que le docteur avait enfilé sa blouse blanche et qu'il m'attendait près de la table d'examen...

"Par quoi commençons nous docteur... Quel est votre nom à propos ?"

Toute à ma joie de voir arriver quelqu'un de la surface, j'avais totalement oubliée de lui demander son nom...

La salle d'analyses était très complète : tout le matériel était bien en place, entretenu, prêt à servir. Je ne fus qu'à moitié surpris—après tout, cet endroit ne répondait pas du tout aux standarts de la vie d'En Haut, il ne fallait pas être extraordinairement cultivé pour se rendre compte qu'ici, tout était bien mieux organisé que quelconque lieu à la Surface.
En voyant toute la machinerie présente dans la salle—électroencéphalogramme, électrocardiogramme, deux ordinateurs (* C'est à se demander comment ils s'en sortiraient en cas de panne de courant*), pour n'en citer que quelques uns— je me demandais à quels genre d'examens j'allais devoir procéder. Le boss avait eu tendance à éluder mes questions lors de l'entretien d'embauche... Qui fut d'ailleurs bref.
Ma patiente (*Duality, ils ont de drôles de noms par ici*) entra juste après que j'aie enfilé ma blouse et sélectionné ce dont j'aurais besoin (même si, au fond, je n'en savais rien... *Les classiques feront l'affaire, et je n'aurai qu'à demander, dans le pire des cas*)
"Par quoi commençons nous, docteur...? Quel est votre nom, à propos ?"
J'étais légèrement désarçonné par sa seconde question. Jamais, lors de ma (courte) carrière, on ne m'avait demandé mon nom (* Lequel, de nom? Bon, le nom de famille fera l'affaire*)
"Appelez-moi Dr. Kingsley" Ça sonnait bizarre, enfin, qu'importe. "Pour ce qui est de commencer... D'abord, on va vous peser et vous mesurer"
C'était profondément ridicule, mais plus le temps avançait, plus mes idées quant au déroulement d'un examen ici s'estompaient. Et puis, ça ne pouvait pas être bien compliqué, une visite médicale... Pas comme si je n'en n'avais jamais conduites.
*Etrange de vouvoyer quelqu'un qui n'a que trois ans de moins que moi... Encore plus étrange de l'ausculter*
"Montez sur la balance s'il-vous-plaît, retirez vos chaussures et, si vous portez plusieurs couches de vêtements, retirez-en quelques unes."
Bah, c'était pas très compliqué, au fond.

En réponse à la demande du docteur Kingsley,j'otai mes baskets que je déposai au pied de la table d'examen, puis je fis glisser mon jeans le long de mes jambes, et le replia avant de le déposer sur la table d'examen. Je fis de même avec ma chemise, et c'est tout simplement vêtue d'une petite culotte bleue pâle sérigraphiée d'un idéogramme sur le côté droit, d'un bustier léger de la même couleur et d'une paire de chaussette fine, que je monte sur la balance...

Le docteur griffonna rapidement le poids inscrit sur l'appareil (58 kilos) sur une feuille, puis je me dirigeai vers la toise située tout près... Me plaquant bien contre le mur, je sentais sa main descendre la petite reglette sur ma tête...
Tandis qu'il regardait quelle taille je faisais, je le questionnai...

"Vous venez de la surface docteur Kingsley, n'est-ce pas ? Comment est-ce en vrai ? Est-ce vraiment comme ce que l'on voit à la télévision ?"

Tout en essayant de ne pas faire bouger la reglette, je tournai la tête vers le docteur afin d'accompagner mes question d'un doux sourire...

*Cinquante-huit kilos pour... 1m74*
Je notai les données qui me semblaient normales, et elle prit la parole:
"Vous venez de la surface docteur Kingsley, n'est-ce pas ? Comment est-ce en vrai ? Est-ce vraiment comme ce que l'on voit à la télévision ?"
Je levai les yeux un instant, pour sonder son expression : curiosité mêlée d'excitation. Puis je reportai mon regard sur la table d'examen.
"Vous voulez bien vous asseoir là-dessus, s'il-vous-plaît?" lui demandai-je en faisant un signe vers la table.
Tandis qu'elle s'installait, je réfléchis: *Je crois que la seule consigne claire que j'aie reçu soit de ne pas parler de la "Surface"... Bon, je ne ferai pas dans les détails*
"Oui, effectivement, je viens de la... 'Surface'" Je pris une pause. L'appellation sonnait toujours aussi bizarre à mes oreilles.
"Je ne regarde pas vraiment la télé, sauf pour le journal parlé, et puis je ne sais pas vraiment quelles chaînes vous recevez ici... Ça doit pas être terrible, vu à quelle profondeur nous nous trouvons." En disant cela, je levai instinctivement les yeux vers le plafond.
"Je suppose que ça y ressemble, dans une certaine mesure".
Voilà, j'en avais assez dit. *Changeons de sujet*
"Connaissez-vous votre groupe sanguin, mademoiselle?"

"Je suis de type O docteur..."

Les mains posés sur mes cuisses, j'étais un peu déçue de la réponse du docteur Kingsley... Peut-être n'aimait-il pas parler... Tant pis, je n'allais pas en rester la...

"Détrompez vous docteur, nous recevons énormement de chaines ici, même si la directrice Pomme ne nous autorise pas à toutes les regarder quand nous le souhaitons..."

Et de nouveau, je le regardai avec un sourire aux lèvres... Les hommes ne résistent pas longtemps au sourire d'une femme, j'avais appris cela en regardant, en cachette de mademoiselle Pomme et de maitre Kenobi, ces feuilletons qui nous étaient formellement interdits...
Tout en continuant de sourires généreusement, je penchai légèrement la tête sur le côté... Quelques mèches de cheveux glissèrent alors de mon épaules et vinrent se placer sur le devant de mon bustier.

"Parlez moi encore un peu du monde d'en haut docteur, s'il vous plait... Qu'est-ce que l'on ressent de marcher au milieu d'un air non recyclé, ni purifié..? De sentir la chaleur du soleil sur la peau, quelle sensation est-ce..? Le monde est-il vraiment aussi grand qu'on le dit..?"

Attendant une réponse de sa part, je continuai de le regarder avec intensité tandis que mes jambes se croisèrent dans un frôlement...

"Je suis de type O, docteur..."
*Bon...Tant pis.* Je comptais bien lui faire une prise de sang de toute manière. Elle semblait déçue de ma réticence à parler, elle faisait la moue et se recroquevillait un peu. J'allais partir prendre mon stétoscope, lorsqu'elle m'adressa la parole une nouvelle fois:
"Détrompez-vous, docteur, nous recevons énormement de chaînes ici, même si la directrice Pomme ne nous autorise pas à toutes les regarder quand nous le souhaitons..."
Elle était toute sourire. Décidément, jamais un patient n'avait été aussi bavard, surtout qu'elle ne me connaissait pas. Et puis, je doutais que si j'avais été son médecin traitant, les mêmes sujets de conversation seraient revenus.
Elle remuait bizarrement, mais discrètement, penchant la tête sur le côté et ponctuant ses phrases de sourires exagérés. *Jamais compris pourquoi les gens se sentent obligés de sourire de cette manière...*
"Parlez moi encore un peu du monde d'en haut docteur, s'il vous plaît... Qu'est-ce que l'on ressent de marcher au milieu d'un air non recyclé, ni purifié..? De sentir la chaleur du soleil sur la peau, quelle sensation est-ce..? Le monde est-il vraiment aussi grand qu'on le dit..?"
Elle croisa les jambes. *Bon, décidément, pas de stétoscope* Je ne savais pas si je lui faisais entièrement confiance... Pour une première, ça commençait bien.
Je n'avais pas spécialement envie de répondre à sa question. Son attitude me mettait mal à l'aise, mais je mis un point d'honneur à rien n'en laisser paraître. *Vivement qu'on en finisse...*. Je me contentai de lui jeter un regard interrogateur, un poil moqueur, puis répondis sarcastiquement:
"Vous avez de drôles de chaînes tv...", ce qui ne voulait pas dire grand chose, mais ça suffirait amplement.
Ensuite, j'enchaînai:
"Bon, je vais vous prélever un peu de sang, puis vous pourrez vous rhabillez, on enchaînera sur les tests visuels et auditifs. Ah, au fait, pourriez-vous me faire la liste de vos éventuelles allergies? Aussi, si vous pouviez m'amener votre livret de vaccinations, que je puisse y jeter un coup d'oeil..."
Je partis prendre une seringue dans un tiroir.

"Je n'ai pas mon carnet de vaccination, il a toujours été conservé par le responsable de la capsule... Je suppose que mademoiselle Pomme doit maintenant l'avoir en sa possession... Pour ce qui est des allergies, je n'en ai aucune..."

Pendant qu'il était en train de chercher une seringue pour effectuer une prise de sang sur ma personne, je restai songeuse...

Le ton du docteur Kingsley m'intrigua... Qu'avait-il voulu dire par de drôle de chaines de télévision ?
N'avions nous donc pas les mêmes que celles de la surface ?

Le sourire ne semblait pas fonctionner... Peut-être fallait-il du temps pour que cela soit efficace ?
Peut-être aussi que... Je savais que certains hommes n'aimaient pas les femmes, et préféraient aimer les autres hommes...

Voulant absolument percer ce mystère à jour, je lui lancai ma question tout de go, tandis qu'il cherchait encore une seringue...

"Docteur Kingsley... Vous préférez aimer les hommes...?"

Je farfouillais avec acharnement dans les tiroirs. *Moins bien rangé que je ne le pensais... Y'a l'étiquettes "seringues", mais y'a pas le reste*
J'étais ravi de lui tourner le dos, car son attitude m'énervait et me prenait de court. Et le fait que les seringues aient disparu m'agaçait de même... Je continuai à chercher, et je mis enfin la main dessus. *Ah! te voilà enfin!* Je jubilais, et la stérilisais, quand...

"Docteur Kingsley... Vous préférez aimer les hommes...?"

Une minute de silence. Mes yeux s'étaient écarquillés et j'avais laissé tomber la seringue, qui est retournée dans son tiroir. Un message se répétait incessamment dans mon esprit: * cette fille est tarrée, cette fille est tarrée, cette fille...*. Je mis un petit temps avant de formuler une réponse correcte, que j'articulai aussitôt:

"Vous regardez quoi, encore, comme chaînes télé?" Je crois que j'avais l'air dégoûté.
"Et qu'est-ce que tu me veux, exactement?" Ah, je commençais à dégringoler les niveaux de politesse. En plus, je le savais très bien, ce qu'elle voulait. Question idiote, en somme. Je n'attendis même pas de réponse, et dans mon agacement, je m'enflammai:
"Enfin, si tu me laisses tranquillement terminer mon examen médical, sans me poser de questions à propos de quoi que ce soit, et si tu remets ton pantalon... Je veux bien être gay, si ça peut te faire plaisir"

Après coup, je repris une nouvelle seringue dans le tiroir et la préparai.

Je ne compris pas la violence de la réaction du docteur Kingsley, et j'en fus... Heurtée...

Je n'aimais pas les cris et les disputes, c'est pourquoi je fis disparaitre mon sourire et que je baissai légèrement la tête tout en gardant le silence... Décidement, les gens de la surface n'était pas très agréable...

Maintenant que j'y repense, il aurait peut être mieux valu ne pas hausser le ton. Bah, tant pis, maintenant, je m'étais calmé, et je ne comptais pas m'emcombrer l'esprit de remords inutiles.
La fille baissa les yeux et essuya son sourire de son visage ; au moins, le message avait été clair. *Je me demande ce qu'on leur apprend dans ce trou...*
Je plaçai un garrot sur son bras, attendit un moment (que je passai à remplir sa fiche) puis, et je revins pour extraire un tube du sang de son corps. Une fois chose faite, j'allai le ranger à sa place et m'occupai de désinfecter le bras. Après, je me mis à préparer le matériel qui allait servir à l'examen de la vue et de l'ouïe.
Durant toute l'opération, je n'avais dit mot, et n'avais pas pris la peine de consulter ma patiente du regard. *Voilà qui est déjà plus conforme aux lois de la normalité... Je ne me plaindrai pas de cet élan de pudeur*
Néanmoins, avant qu'elle ne se lève, je comptais vérifier sa gorge. Ça serait déjà ça, vu que j'avais rayé le stétoscope de ma liste d'accessoires.
Et puis, je pourrais partir me coucher la conscience tranquille. *Et voilà qui sera fait ; tout ne se sera pas passé comme prévu, mais ce sera fini*. Je me rendis compte que ce métier ne me plaisait pas tant que ça... *Enfin, c'est bien nécessaire... Et ça ne sera que de courte durée*
Enfin, je l'espérais, et me redessinais un plan mental du futur déroulement des événements tout en allumant le projecteur de lettres et chiffres.

Un silence pesant s'installa durant la suite de la visite... Le docteur faisait mine de m'ignorer en dehors de ses actes médicaux, et moi... Je n'osais même plus le regarder en face, convaincue d'avoir commis une bêtise.
Il me fit la prise de sang pour laquelle il avait sorti une seringue, puis une fois terminé je me rhabillai rapidement... J'étais mal, je n'avais qu'une seule envie : que cette visite se termine au plus vite...
ALors que je terminai de m'habiller, je sentai les larmes couler de mes yeux... Malgré mes efforts, je ne pu retenir plus longtemps ma peine d'avoir causer cette situation tendue.

Mais il était hors de question que le docteur Kingsley me voit pleurer,j'étais certaine qu'il verrait cela d'un très mauvais oeil. Profitant du fait qu'il préparait les appareils optométrique et auditif pour les examens suivants, je me retournais vers la table d'examen afin de lui tourner le dos et je frottais energiquement mes yeux de mes manches pour faire disparaitre ces larmes, témoins de ma trop grande sensibilité...

Je n'avais qu'une envie, partir d'ici au plus vite...

Ah, enfin, tout était prêt. Les lettres se projetaient correctement (le projecteur n'était pas très stable, j'avais du le caller avec plaçant un carnet en dessous) sur l'espace prévu à cet effet. Le casque d'écoute ne ronronnait plus.
Je me retournai, et invitai Duality à s'asseoir d'un mouvement de tête. Elle s'était rhabillée entièrement, et vint s'installer, tête baissée. Je remarquai que ses yeux étaient rougis. J'aurais juré qu'elle avait pleuré.
*Mais enfin! C'est ridicule. À dix-sept ans, on ne pleure plus pour des choses pareilles. À dix-sept ans, on ne pleure plus du tout depuis longtemps.* Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi âgé pleurer parce qu'on élevait le ton d'un cran. Et encore, ce n'était pas comme si j'avais hurlé.
*Ces gens sont vraiment bizarres...* Aucune notion, quelle qu'elle soit, du fonctionnement de la société. Pourtant, rien de compliqué: on t'aime? On t'offre une carte à Noël. On te hais? Si la personne est intelligente, elle te nie, si elle est crétine, elle te persécute de manière totalement inéfficace. Et puis, y'a la catégorie des étrangers, comme moi dans ce cas-ci, et ce sont ceux à qui tu ne parle pas sauf pour demander dans quel rayon se trouvent les aliments en conserve au supermarché.
*Qui plus est, je suis un médecin qu'elle ne connaît absolument pas, alors aucune raison de prendre tout ça tant à coeur* Je me serais attendu à ce qu'elle me haïsse, me méprise, mais pas à ce qu'elle pleure. Si au moins elle l'avait bien caché, ou retenu ses larmes pour plus tard...
*De toute façon, c'est pas moi le psy ici, donc j'ai rien à lui dire* Je décidai donc d'ignorer, ce qui serait le mieux à faire. Après tout, dans la pénombre, je ne l'avais pas forcément distingué. *Espérons au moins que sa vue n'est pas brouillée, histoire que les résultats au test soient corrects.*
Je lui tendis le cache-oeil ; j'avais décidé qu'on commencerait par le droit, par convention. Suivrais l'oeil gauche, puis les deux oreilles, puis une rapide vérification de la gorge, et c'était fini. *Et de une... J'espère tout de même que les suivantes seront plus jeunes, tout sera moins ambigu*

Gardant la tête basse afin de masquer mes yeux récemment larmoyant, je m'installai devant l'appareil optométrique. Le docteur Kingsley testa mes deux yeux, et le résultat en fut une parfaite vision... De même pour mon audition...

Lorsqu'il ausculta ma gorge, il dut penser que je n'ouvrais pas suffisement la bouche car, à l'aide de son outil médical, il appuya fortement sur ma langue afin que je descente un peu plus ma machoîre inférieure. Il resta ainsi quelques secondes, puis relacha son emprise aussi brusquement que lorsqu'il avait commencer.

*Quel brute !*

Je dégluti quelque peu, histoire de faire disparaitre ce gout affreux dans ma bouche... Je détestais ce genre d'examen, il me donnait toujours une impression de nausée...

Gardant toujours la tête basse en attendant la suite de la visite, je lui jetai en biais un regard mauvais...

Sa vision était parfaite, 10/10 à chaque oeil. L'audition, pareil, son ouïe était sans failles. *Etrange... Je me serais attendu à une vision diminuée, vu qu'une grande acuité visuelle n'est pas nécessaire dans un tel environnement*
Je rallumai la lumière seulement après le test d'audition, histoire de laisser le temps à ses yeux de dégonfler. Je ne voulais pas avoir à le remarquer officiellement.
Je notai les résultats des tests sur ma fiche, puis allai chercher une palette de bois, pour examiner sa gorge. Elle était réticente. J'appuyai, restai plus longtemps que prévu à regarder l'intérieur de sa bouche (j'avais remarqué depuis longtemps que rien ne clochait, mais les anciennes habitudes me rattrapaient). Ayant ensuite décidé que tout était en ordre, je soupirai intérieurement, un soupir de soulagement, et lâchai prise en vitesse.
*Enfin... Heureusement que tout allait pour le mieux. Je n'aurais pas voulu avoir à lui annoncer quoi que ce soit d'important*
Je jetai tout ce dont je n'avais plus besoin, éteignis les divers appareils, et retirai ma blouse que je déposai sans grâce sur le dossier d'une chaise. Depuis un moment, je pouvais voir du coin de l'oeil qu'elle me regardait avec hargne. Lorsqu'elle constata que je rangeais tout, son visage sembla s'adoucir.
"Voilà, c'est fini." J'hésitai à ajouter autre chose. "Merci de votre coopération"
Je ne sais pas pourquoi je dis ça, mais ça n'avait que peu d'importance. En admettant qu'il n'y avait qu'un seul examen médical par an, je ne la reverrais pas avant longtemps, et encore, je n'étais suis même pas sûr de rester pour toute cette durée. Tout dépendait de la suite des événements.
"Aurevoir" lui dis-je, ouvrant la porte qui menait vers mon bureau et, indirectement, vers la sortie. Elle s'avança, l'air soulagée. "Vous aurez vos résultats très bientôt. Je vous convoquerai après réception de votre carnet de vaccination."
Puis, avant qu'elle ne parte "Tenez".
Je lui avais tendu un mouchoir.

La visite était enfin terminé... Mais je savais que d'autres examens seraient fait, et que je devrais revoir le docteur Kingsley... Intérieurement, je soupirais...

*Tant pis... Ce n'est pas le pire que j'ai vu après tout...*

A son invitation, je pris la direction de la porte de la salle d'analyse et m'apprétai à la franchir sans un regard pour lui, lorsque je le vis me tendre un mouchoir. Je restai interdite quelques secondes, qui me parurent une éternité... Une gêne certaine s'empara alors de moi, et c'est avec rapidité que je lui arrachai le mouchoir des mains, lui lachant un "merci" sourd et discret, pour aussitôt traverser son cabinet et franchir sa porte afin de ne plus me trouver en sa présence...

Couloir
Une fois la porte du cabinet du docteur Kingsley refermé, je restai immobile dans le couloir... Je contemplai quelques secondes le mouchoir en papier qu'il m'avait tendu, puis le mis en boule et le jetai au sol avec désintêret...

"Imbécile..." Murmurais-je à demi-mot, avant de reprendre ma route. Pour une fois que je rencontrais une personne récemment venue de la surface, j'étais déçue...

Bibliothèque...

Elle m'avait soigneusement nié durant les dernières minutes de la visite, et ce mouchoir semblait lui avoir rappelé ma présence de manière convaincante. J'étais satisfait de la sournoiserie de mon geste ; à force de prétendre être ce que je n'étais pas, des années durant, revenir à la normale me procurait un sentiment agréable, même si j'avais agis aussi stupidement que j'aurais pu agir pour un premier jour. *Ça la fera peut-être sortir de sa petite bulle chloroformée ; le monde il est pas beau, le monde il est pas gentil, dedans comme dehors*
Elle mit quelques secondes à agripper ce bout de tissus. Prise de court, *Retour à l'envoyeur, comme qui dirait* Elle marmonna un "merci" entre ses dents, puis s'en alla d'un pas rapide, en fermant la porte derrière elle(*J'aurais juré qu'elle s'est retenue de la claquer...*). J'étais diablement satisfait, finalement. Et ma fiche était remplie. Et j'avais l'échantillon de son sang (*Je ne crois pas qu'il me sera très utile...Enfin, qui sait?*).
Je rassemblai mes notes, vérifiai que j'avais bien coupé tous les appareils (*Ce manque de confiance en moi et cette distraction seraient à bannir*), puis quittai la pièce à mon tour.

Couloir

On aurait pu me bander les yeux, j'aurais tout de même sû que j'avais changé de lieu. L'air était bien moins compact et synthétique ici, bien qu'il eût un drôle de goût métallique. *Le revers de la médaille...*

Je pris la direction de ma chambre ; je n'aurais qu'à transmettre ce que j'allais encoder dans mon ordinateur portable à celui du bureau, pour imprimer sa fiche. Autant s'arranger avec la paperasse tout de suite. Je prévoyais me servir de cette annexe pour trier mes dossiers.
Je vis une boule de papier blanc écrasée contre le mur. Je souris. Je me demandais ce qu'elle allait raconter à ses camarades, pour peu qu'il y ait qui que ce soit dans cette bulle sous-marine claustrophobe. Tandis que mon esprit se laissait aller à d'inutiles élucubrations, je pouvais voir la porte blanche de ma chambre à ma gauche...


Chambre du Dr Andrew